Il avait écrit plusieurs ouvrages, mais dont il ne nous est parvenu que les titres et quelques fragments. L’un de ces ouvrages était un traité de la Philosophie d'Homère, et avait pour but de représenter l’auteur de l'Iliade et de l’Odyssée comme un précepteur de morale, bien plus digne de confiance et, dans tous les cas, plus attrayant que tous les sages du Portique. Un autre, plus célébré, était dirigé contre les superstitions populaires, contre le charlatanisme des prêtres et la vanité des oracles. Il était intitulé les Charlatans dévoilés (Φώρα γοήτρων) ; et s’il nous est permis de nous en faire une idée d’après un fragment cité par Eusèbe (Préparation évangélique, liv. V et VI), le ton de cette satire le rendait parfaitement digne de l'école à laquelle appartenait l’auteur. Œnomaüs tournait ses attaques, non-seulement contre les erreurs de son temps, mais contre les sentiments les plus naturels et les plus respectables du cœur humain, principalement celui de la décence. Il prenait dans un sens tout à fait étroit et, par cela même, complètement faux, cet adage de ses maîtres : Vivre conformément à la nature. Cependant, il affectait de se mettre au-dessus même des principes de sa propre secte : car, le cynisme, d'après lui, ne consistait pas à suivre servilement les préceptes d’Antisthène et de Diogène ; mais à être libre, tant dans l’ordre intellectuel que dans l’ordre moral, à triompher des préjuges comme des vices. La liberté, disait-il, est le seul fondement de la vertu et du bonheur : car, sans elle, l’homme ne s’appartiendrait pas ; il ne serait ni bon ni méchant, et tomberait au-dessous de la brute. En effet, la brute même, selon les idées d’Œnomaüs, possède quelque degré de liberté, puisque la vie est le principe du mouvement.
Dernière mise à jour:2016-03-08 22:44:29 |