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WELTHUYSEN Lambert (autour de la fin du XVIIe siècle) |
Dans la préface d'une dissertation sur le mouvement de la terre, il dit de lui-même : « Privatus ab omni administratione, publicorum munerum alienus, liber in libera republica, non theologus. » Ses divers écrits portent la trace de cette indépendance absolue. Il se distingue par la hardiesse de son rationalisme appliqué à la théologie et aux Écritures, quoiqu'il n'aille pas aussi loin que Meyer et Spinoza; il manifeste une certaine tendance empirique qui le rapproche de Régius, en Hollande, et de Régis en France. Ainsi, confondant l'indéfini et l'infini, il soutient (Disputatio de finito et infinito) que Dieu ne peut être dit infini, parce qu'il n'a ni degrés ni parties. Il a été accusé de suivre les traces de Hobbes, et il répond à cette accusation, dans une dissertation sur les principes du juste et de l'injuste, de telle façon qu'il semble en effet l'avoir jusqu'à un certain point méritée, quoiqu'il prétende n'être pas hobbiste, s'étant borné à prendre ce qu'il y a de bon chez lui. Il tend, en effet, à ramener toute la morale au principe de la conservation de soi-même : « Principium tamen illud de conservatione sui commode explicatum, bonum et rectum puto, et si juxta illud in philosophia morali navigationem quis instituat, in nonnullis parumper obliquando cursum, felicissima velifi-catione portum obtineri existimo. » En général il est plutôt cartésien pour la physique que pour la métaphysique. Dans une dissertation : de Usu rationis in rebus theologicis et prœsertim in interpretatione sacrœ Scripturœ, il blâme les théologiens qui maudissent Meyer; pour lui, il veut le réfuter et non le maudire. Mais, au lieu de réfuter Meyer, il semble qu'il refute les théologiens qui l'ont combattu, s'attachant toujours à prouver que leurs arguments n'ont aucune valeur. Son plus grand grief contre Meyer, c'est d'avoir compromis Descartes. Il a pris part aussi à la grande querelle sur le mouvement de la terre, il soutient que cette doctrine n'est pas contraire à la parole de Dieu. Enfin, il a composé aussi une réfutation de l'Éthique et du Tractatus theologico-politicus (Tractatus de cultu naturali et de origine moralitatis oppositus tractatui theologico-politico). Cette réfutation un peu superficielle se distingue surtout par la modération et par une grande bienveillance. Il a été en lutte contre la plupart des adversaires du cartésianisme, et surtout contre les théologiens qui l'accusent de socinianisme. Les préfaces de ces divers traités ou dissertations sont du plus haut intérêt pour l'histoire du cartésianisme en Hollande.
Dernière mise à jour:2009-06-22 10:35:41 |
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