Son premier ouvrage, Concordia rationis et fidei, sive Harmonia philosophiœ moralis et religionis christianœ, in-8, Amsterdam, 1692, est complètement étranger à cet ordre d'idées, et n'a pas d'autre but que la conciliation de la raison et de la foi. Voici à quelle occasion il prit parti contre Spinoza : Un protestant de la confession d'Augsbourg, Jean-Pierre Specth, s'étant converti au judaïsme sous l'influence qu'exercèrent sur lui les livres kabbalistiques, provoqua Wachter à l'imiter, et engagea avec lui une correspondance d'où sortit le petit livre intitulé le Spinozisme dans le judaïsme (der Spinozismus im Judenthum), in-12, Amsterdam. 1699. Dans ce second écrit, Wachter attaqua à la fois la doctrine de Spinoza et la kabbale, les confondant l'une avec l'autre, et les accusant toutes deux d'athéisme. Dans un troisième ouvrage, qui a pour titre : Elucidarius cabalisticus, in-8, Rome, 1706, Wachter tient un autre langage. Spinoza n'est plus pour lui l'apôtre de l'athéisme, mais un vrai sage qui, éclairé par une science sublime, a reconnu la divinité du Christ et toutes les vérités de la religion chrétienne. Il fait également amende honorable devant la kabbale. en distinguant toutefois, sous ce nom, deux doctrines essentiellement différentes : la kabbale moderne et la kabbale ancienne. La première demeure sous le poids de son mépris; mais la seconde, qui a duré, selon lui, jusqu'au concile de Nicéo était la croyance même des premiers chrétiens et des plus anciens Pères de l'Église. Enfin, sur la fin de sa vie, si nous en croyons Brucker [Historia critica philosophiœ, t. VI), Wachter aurait composé une Histoire des Esséniens, restée inédite, où il aurait soutenu que, dans l'origine, l'essénianisme et le christianisme se confondaient; que le Christ était essénien, et que la religion chrétienne n'est que la doctrine essénienne perfectionnée.
Dernière mise à jour:2009-06-22 01:05:04 |