En effet, l'auteur, qui est très instruit, mais dépourvu de toute critique et de toute méthode, a réuni ensemble les doctrines néoplatoniciennes, néo-pythagoriciennes, rabbiniques, cabalistiques et celles du prétendu Denys l'Aréopagite, sans s'inquiéter de les mettre d'accord. Ses prédilections paraissent être cependant pour le chef de l'école d'Alexandrie, qu'il n'appelle jamais autrement que Plotinus noster. Il exprime le plus profond mépris pour le raisonnement et le syllogisme. La vérité, selon lui, descend d'en haut sur celui qui la cherche avec humilité. Nous avons, pour la percevoir, un sens intérieur ou spirituel complétement distinct de la raison. La vérité, c'est la lumière dont le Verbe divin est le foyer éternel : « celui qui la reçoit se transforme, de clarté en clarté, dans l'image de celui qui est la splendeur du Père et sa véritable image. » L'homme, en même temps qu'il est l'image de Dieu, est l'image de l'univers, un petit monde, un microcosme; et il n'est pas possible qu'il en soit autrement, puisque le monde, à son tour, est l'image de Dieu ; puisque le monde, selon la pensée de Platon, existe d'abord dans la pensée de Dieu. Aussi l'on peut connaître le monde en Dieu et Dieu dans le monde. Malgré la force avec laquelle Zorzi se prononce pour la liberté divine, l'Église a jugé son livre dangereux et l'a mis à l'index. Des éditions nouvelles n'ont été autorisées qu'avec des corrections,
Dernière mise à jour:2009-06-02 23:57:34 |