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KOEPPEN Frédéric (autour de) |
Koeppen, par ses opinions, se rattache à la fois au platonisme et à la doctrine de Jacobi, qu'il s'efforce de concilier avec la foi chrétienne. Mais on sait qu'il y a deux époques dans la vie philosophique de Jacobi (voy. ce nom) : dans la première, il est entièrement hostile à la raison ; dans la seconde, il se réconcilie avec elle, au point de lui laisser une petite place sous la dépendance et à côté du sentiment. Koeppen a développé surtout le premier de ces deux systèmes, et l'on s'explique avec peine son respect pour la philosophie platonicienne, où cependant la raison et la spéculation jouent un assez grand rôle. Quoi qu'il en soit, le fondement de sa doctrine, c'est l'idée de la liberté. Selon lui, la liberté porte en elle-même sa raison d'être et le principe de ses déterminations : elle est indépendante de tout rapport ; elle est le fond de l'existence, la cause première, l'être proprement dit. Nous la connaissons d'une manière immédiate, par une sorte de révélation expresse, sans pouvoir la démontrer, sans nous rendre compte de sa nature, sans nous expliquer même comment elle est possible. C'est ainsi que Dieu se manifeste à nous : car cette liberté illimitée et absolue, dont nous venons de parler, n'est pas autre chose que lui. Ce qui rend la liberté imitée chez l'homme, c'est le rapport de l'intérieur à l'extérieur, du moi et du non-moi; et comme il nous est impossible de nous concevoir autrement que sous ce rapport, dont les deux termes se supposent et s'appellent mutuellement, il en résulte que toute philosophie est nécessairement dualiste; que rien n'est plus chimérique que de vouloir tout expliquer, de vouloir introduire l'unité dans la science et mettre un terme aux éternelles contradictions de l'esprit humain. A l'exemple de son maître, Koeppen n'est pas moins occupé à renverser les doctrines régnantes, celles de Kant, de Fichte, de Schelling, qu'à exposer ses propres idées.
Dernière mise à jour:2009-03-19 11:44:42 |
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