Nous savons seulement qu'il florissait au ix° siècle ; son père, Ishâk ben-alSabbâh, fut gouverneur de Coufa sous les khalifes al-Mahdi, al-Hadi et Haroun al-Raschîd. Kendi, qui avait fait ses études à Bassora et à Bagdad, se rendit célèbre sous les khalifes alMamoun et al-Motasem (813 à 842) par un nombre prodigieux d'ouvrages sur la philosophie, les mathématiques, l'astronomie, la médecine, la politique, la musique, etc. Il possédait, dit-on, les sciences des Grecs, des Perses et des Indiens, et il fut un de ceux qu'al-Mamoun chargea de la traduction des œuvres d'Aristote et d'autres auteurs grecs, ce qui fait supposer qu'il était versé dans le grec ou dans le syriaque. Cardan (de Subtilitale, lib. XVI) le place parmi les douze génies de premier ordre qui, selon lui, avaient paru dans le monde jusqu'au xvie siècle. Des jaloux et des fanatiques suscitèrent des persécutions à Kendi : on raconte que le khalife al-Motawackel fit confisquer sa bibliothèque, mais qu'elle lui fut rendue peu de temps avant la mort du khalife, ce qui prouve que Kendi vivait encore en 861. Al-Kifti et Ibn-Abi-Océibia lui attribuent environ deux cents ouvrages ; on peut en voir la nomenclature dans la Bibliotheca arabico-hispana de Casiri, t. I, p. 353 et suivantes.