Il a commandé la retraite des Dix-Mille, dont il nous a laissé, sous le nom d'Anabase, un récit mémorable. Il a continué dans les Helléniques l'histoire de la Grèce de Thucydide. Il a exposé ses vues politiques dans les Républiques de Sparte et d'Athènes, dans les Revenus de l'Attique et dans la Vie d'Agésilas. Il a écrit un traité de cavalerie (l'Hipparchique) et un traité de chasse (les Cynégétiques). Mais il appartient aussi à l'histoire de la philosophie, par son attachement et son admiration pour Socrate et par plusieurs de ses ouvrages. C'est dès l'age de seize ans qu'il connut Socrate, qui lui sauva la vie en combattant à côté de lui à Potidée. Témoin de toutes ses actions et de tous ses discours depuis le jour où il entra en relation avec lui, il en a tracé, dans ses Mémorables, un tableau exact autant que le permettait la nature de son esprit. Or, Xénophon est plutôt une intelligence pratique que spéculative. Ce qu'il comprend surtout chez son maître et ce qu'il loue sans réserve, c'est la grandeur du caractère, c'est la pureté et l'élévation de la morale, c'est le bon sens uni à la finesse, c'est la nouveauté de la méthode; mais il pénètre rarement dans le fond de sa pensée, il n'en comprend ni la profondeur, ni la hardiesse, et sa manière de justifier Socrate n'est pas toujours d'accord avec la vérité. Par exemple, peu s'en faut qu'il ne nous montre Socrate comme un fidèle adorateur, sinon de tous les dieux, au moins de certains dieux du paganisme, tandis que Socrate avait une tout autre opinion de la nature divine et des pratiques religieuses. Les Mémorables de Xénophon n'en sont pas moins indispensables à connaître quand on veut se faire une idée juste et du caractère et de la philosophie de Socrate. Ils complètent et corrigent les dialogues de Platon.
Dernière mise à jour:2009-05-31 17:34:07 |