De l'hébreu kabbalah, dont le sens propre est réception, mais que, par une substitution d'idées très-facile à expliquer, on traduit par tradition. C’est le nom d’une doctrine théologique dans la forme, philosophique au fond, et surtout métaphysique, qui a pris naissance chez les Juifs environ deux cents ans avant l’ère chrétienne, et qui circulait secrètement parmi eux jusqu’à la fin du xv° siècle, époque à la- quelle elle commença à préoccuper l’érudition chrétienne. Les Juifs, en général, n’ignoraient pas l’existence de ce mystérieux enseignement; mais ils n’osaient pas en approcher ; ils le regardaient comme un secret terrible auquel de grands dangers étaient attachés aussi bien qu’une grande puissance, et qui à peine pouvait être entendu impunément par les plus purs et les plus sages en Israël. Il faut lire dans le Talmud le récit merveilleux des prodiges accomplis par la merkabah (on nomme ainsi la partie la plus sublime de la science kabbalistique), et aussi des périls qui la rendaient inabordable. Quatre célèbres docteurs avaient osé descendre dans cet abîme : un seul sortit sain et sauf; les trois autres y laissèrent ou la vie, ou la raison, ou la foi.
Dernière mise à jour:2009-05-16 16:49:19 |